Edgar de Puccini, 10 Novembre, Opéra de nice
LES AUTEURS
Le compositeur
Giacomo Puccini, 08 avril 1908
Giacomo Puccini (1858-1924)
Giacomo Puccini naît à Lucques dans une famille de musiciens en 1858. Élève de Ponchielli, il connaît son premier grand succès avec Manon Lescaut (1893), et se consacre dès lors presque exclusivement à l’opéra. Après Manon Lescaut, il compose La bohème (1896), Tosca (1900) et Madama Butterfly (1904) qui remportent un immense succès et jouissent toujours aujourd’hui d’une très grande popularité. Outre ces ouvrages, il fait aussi représenter La fanciulla del West (1910), et Il trittico (1918). Atteint d’un cancer de la gorge, il s’éteint à Bruxelles en 1924 avant d’avoir pu achever son ultime chef-d’œuvre : Turandot, créé de façon posthume en 1926.
Malgré d’évidentes affinités avec d’autres compositeurs italiens du tournant du siècle, les musicologues refusent le plus souvent de le considérer comme appartenant au mouvement dit vériste, en raison des thèmes de ses livrets mais aussi d’une esthétique musicale très personnelle. Si l’on reproche parfois au musicien une supposée facilité, on oublie souvent qu’il suscita l’admiration de musicologues, musiciens ou compositeurs aussi aguerris et talentueux qu’Arnold Schoenberg (qui le considérait comme le plus grand harmoniste de son temps) ou René Leibowitz.
Le librettiste
Ferdinando Fontana (1850-1919)
Ferdinando Fontana naît à Milan en 1850 dans une famille où l’art occupe une place essentielle (son père et son frère sont artistes peintres). Il commence sa carrière comme copiste au Corriere di Milano, avant se tourner vers le journalisme et la littérature. Il publie des ouvrages ressortissant à des genres on ne peut plus variés (articles, guides de voyages, poèmes,…), avec une prédilection pour les livrets d’opéras : il en écrivit plus d’une quarantaine, le plus souvent pour des musiciens aujourd’hui plus ou moins oubliés. Il est surtout resté célèbre pour avoir écrit les livrets des deux premiers opéras de Puccini (Le Villi et Edgar), pour avoir adapté La Haine (Odio) de Victorien Sardou (Ponchielli, après Offenbach, aurait dû en composer la musique), et pour avoir traduit plusieurs livrets d’opérettes viennoises (La Veuve joyeuse, Le Comte de Luxembourg,…).
Socialiste passionné, il prend part aux manifestations milanaises contre la cherté de la vie en 1898. Devant la répression sanglante qui s’ensuit, il fuit en Suisse où il s’éteint près de Lugano en 1919.
Fontana et Puccini, vers 1885
L’ŒUVRE
La création
La genèse de l’œuvre fut longue (quatre années) et se solda par un échec lors de la création à la Scala de Milan le 21 avril 1889. Puccini tenait cependant à cet ouvrage, qu’il remettra sur le métier à trois reprises, la version définitive étant celle créée à Buenos Aires le 8 juillet 1905. La version définitive de l’ouvrage présente plusieurs différences importantes par rapport à celle de la création, à commencer par un nouveau découpage en 3 actes au lieu de 4 ; le rôle de Tigrana, par ailleurs, passe du registre de soprano colorature à celui de mezzo.
Le livret
Le livret est (très) librement inspiré de La Coupe et les Lèvres de Musset, poème dramatique en cinq actes et en vers, publié une première fois dans la Revue des deux mondes en 1831 puis dans le recueil Un Spectacle dans un fauteuil en 1833 (version en deux actes). Comme le Faust de Goethe, Franck, protagoniste de la pièce de Musset, manifeste orgueil, ambition, et est en quête de son identité… Comme le Tannhäuser de Wagner quelque quinze ans plus tard, il est partagé entre l’amour de la pure Déidama et les plaisirs sensuels procurés par la courtisane Monna Becolore. Mais il ne reste pas grand chose du drame de Musset dans le livret de Fontana, qui réduit la quête d’idéal de Franck (devenu Edgar) à un invraisemblable mélodrame, qui simplifie – voire caricature – les données de la pièce à l’extrême. Les nouveaux noms des personnages constituent en soi un signe tangible de cette adaptation, le héros étant déchiré non plus entre Déidama et Monna Belcolore, mais entre… Fidelia et Tigrana !
Oui, le jour va venir. — Ô ma belle maîtresse !
Je me meurs ; oui, je suis sans force et sans jeunesse,
Une ombre de moi-même, un reste, un vain reflet,
Et quelquefois la nuit mon spectre m’apparaît.
Mon Dieu ! si jeune hier, aujourd’hui je succombe.
C’est toi qui m’as tué, ton beau corps est ma tombe
Mes baisers sur ta lèvre en ont usé le seuil.
De tes longs cheveux noirs tu m’as fait un linceul.
Éloigne ces flambeaux, — entr’ouvre la fenêtre.
Laisse entrer le soleil, c’est mon dernier peut-être.
Laisse-le-moi chercher, laisse-moi dire adieu
À ce beau ciel si pur, qu’il a fait croire en Dieu.
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